Mon chat est mort : comment faire son deuil ?

Mon chat est mort, qu’est-ce que je fais maintenant ? Vous êtes nombreux à nous avoir confié avoir perdu votre chat il y a une semaine, un mois, un an ou même dix ans. Il vous manque terriblement, mais heureusement la peine s’est atténuée. Nous vous livrons quelques conseils qui ont marché pour nous dans ces terribles moments.

Mon chat est mort et je suis inconsolable… 

Que ce soit par accident, par maladie ou par vieillesse, le décès de nos petits félins est toujours une étape difficile à franchir. Le chat jouit d’une position privilégiée au sein de nos foyers, car nous le considérons comme un membre de la famille à part entière.

Chez CAT APART, nous savons à quel point il est douloureux de perdre un être cher. Nous partageons nos conseils si vous avez perdu votre chat, ou si vous souhaitez soutenir un proche en situation de deuil de son animal.

Les mécanismes du deuil

Le deuil du chat, comme n’importe quel deuil, passe habituellement par cinq étapes successives. Leur durée varie grandement suivant les personnes et les situations. Parfois, le simple fait de comprendre pourquoi on ressent colère, culpabilité ou tristesse, et de savoir qu’il s’agit de mécanismes psychologiques normaux aide à aller de l’avant. Ceci nous prouve que tôt ou tard, la douleur s’estompera et que nous pourrons avancer dans la vie, sans oublier l’être cher.

  • Phase de déni : la personne refuse de croire que son chat est mort : « ce n’est pas possible, je ne peux pas y croire ». Ce refus d’accepter la réalité est temporaire, et constitue une sorte de mécanisme d’auto-défense pour rendre la douleur plus supportable face à une situation inéluctable. 
  • Phase de colère : la personne est révoltée contre cette situation qui lui a été imposée. Souvent, elle cherche un responsable à son malheur, qu’il soit réel ou un bouc-émissaire : le chauffard qui a écrasé Minou, le vétérinaire qui n’a pas su soigner une maladie, le mari qui a laissé la fenêtre ouverte, etc. Il est important de laisser cette colère s’exprimer et de comprendre qu’elle fait partie du processus de deuil.
  • Phase de marchandage : la personne reconnaît que la situation est bien réelle, mais elle se demande ce qu’elle peut faire pour faire revenir son chat. Elle imagine aussi des scénarios qui auraient pu empêcher l’issue fatale : « si seulement j’avais eu plus d’argent, je l’aurais amené chez 10 autres vétérinaires pour avoir d’autres avis médicaux … si j’avais clôturé tout le balcon pour éviter qu’il ne saute… si j’avais été là lorsque… » Cette étape peut être difficile à comprendre pour les proches, car parfois les sentiments que la personne endeuillée exprime semblent irrationnels. L’essentiel est d’être présent et à l’écoute, sans juger. 
  • Phase de dépression : chagrin, découragement, repli sur soi marquent souvent cette étape. L’évidence de l’absence du chat s’impose, avec sa kyrielle de conséquences : solitude, habitudes rompues, etc. La présence et l’écoute de l’entourage sont, là encore, déterminants pour surmonter cette étape. 
  • Phase d’acceptation : la personne est enfin en paix et recommence à vivre normalement, même si elle n’oublie pas sa petite boule de poils. Elle regarde enfin vers le futur et peut parfois construire un nouveau projet d’adoption.

N’oubliez pas qu’en plus d’aimer votre animal pour ce qu’il était, vous l’avez symboliquement associé à des repères importants dans votre vie : l’enfant que vous n’avez jamais eu, le compagnon qui vous a soutenu pendant une période difficile, le copain des enfants, … La durée et l’intensité de votre peine sont corrélées à ces paramètres. Lâchez prise à votre rythme, vous seul pouvez soigner votre peine.

Des expériences uniques

Il n’est pas rare de vivre des expériences déroutantes suite à la mort de son chat :

  • Avoir l’impression de l’entendre marcher dans une pièce ou gratter à la porte
  • S’attendre à le voir dans un endroit spécifique ou à certains moments de la journée (le câlin du matin, le retour du travail, …)
  • Rêver de lui/d’elle
  • Etre pris de tristesse ou de nostalgie en retrouvant un objet associé au chat (un jouet qui était resté caché derrière un meuble, une photo, etc.) ou même sans raison

Laissez aller et venir l’émotion sans vous y accrocher. Vivez-la sans vous apitoyer, acceptez-la pour ce qu’elle est : une conséquence de l’amour que vous aviez, et avez toujours, pour votre compagnon.

Gérer votre entourage

Nous pouvons accepter et vivre nos émotions face à la perte de Mimi, mais souvent, il est difficile de les exprimer à son entourage, par peur d’être jugé. Pourtant, si vous avez perdu votre chat et que vous êtes triste, sachez que c’est tout à fait normal. L’attachement à son animal de compagnie, le bonheur qu’il vous a apporté, tout cela comporte une charge émotionnelle forte.

Certaines personnes autour de vous auront du mal à vous comprendre, et vous donneront des conseils non sollicités : « ce n’était qu’un chat, ce n’est pas comme si tu avais perdu un proche » ou « tu n’as qu’à en prendre un autre », comme s’il s’agissait d’un objet que l’on peut remplacer facilement. Ne prenez pas ombrage de ces commentaires, et passez votre chemin. Confiez votre tristesse aux personnes qui peuvent comprendre votre peine, ou à une personne bienveillante, faisant preuve d’empathie, et qui saura ne pas vous juger.

L’enfant et la mort du chat

Le chat constitue parfois un objet de transition pour l’enfant : il s’y attache symboliquement et devient une forme de substitut maternel, un premier meilleur ami, etc. Un processus d’identification se produit, et le deuil du chat devient alors le deuil d’une partie de soi-même qui est partie avec l’animal.

La mort du chat peut par conséquent être perturbante pour l’enfant, et il faut être à l’écoute de sa souffrance : en raison du processus d’identification, il peut développer des angoisses et des troubles psychologiques. Par exemple, si l’animal a dû être euthanasié en raison de problèmes de santé ou, pire, de comportement, l’enfant en bas âge peut être amené à imaginer que le même sort pourrait lui être réservé. Il convient donc d’être prudent sur ce que l’on dit à son enfant dans ces circonstances.

Nous vous souhaitons beaucoup de courage, et que le temps puisse adoucir vos peines. N’hésitez pas à partager vos témoignages dans la rubrique de commentaires ci-dessous.

Benoit Séry, Comportementaliste Félin

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